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  • Photo du rédacteurValère

Un oiseau totalement méconnu : le mergule nain

Groenland 2023 : un été avec les mergules [épisode 2/10]


« Mergule nain ». Mergule. Nain. Le nom ne vous dit sans doute rien, il n’est pas très flatteur non plus. En France, il n’y a que les ornithologues pour connaître cet oiseau, et encore, de nom essentiellement, puisque la bête n’est vue qu’à quelques exemplaires chaque hiver sur les côtes du Nord Pas de Calais, à l’occasion de tempêtes atlantiques. Et puis le mergule n’occupe pas non plus le devant de la scène dans les nombreux documentaires sur l’Arctique !


Et pourtant… ! Dans le nord de l’Europe, les Norvégiens le nomment « le roi des alcidés » (Alkekonge) et les Danois carrément « le roi des mers » (Søkonge). Ce qui est tout à fait légitime, étant donné les capacités exceptionnelles de cet oiseau pour la vie en mer (nous y reviendrons dans l’épisode 3) et le fait qu’il s’agit tout simplement, avec une population de 40 à 80 millions d’individus, de l’un des oiseaux marins les plus abondants au monde (de l’ordre de 10% de tous les oiseaux marins).


Bon, revenons sur les fameux "alcidés". Là, sûr que vous en connaissez !


Si, si, celui que l’on surnomme le "perroquet de mer" par exemple, à gauche ci-dessous :

macareux moine, guillemot de Troïl et pingouin torda


Attention à ne pas confondre cette famille d’oiseaux avec celle des cousins du grand sud, les sphéniscidés, autrement dit… les manchots. Qui, eux, plongent également excellement mais… ne volent pas. Ce sont quand même des oiseaux, si si, pondant des œufs et portant une multitude de petites plumes toutes serrées !


Examinons maintenant un portrait de famille des alcidés de l’Atlantique nord (© Andrew POWER) :

Tout à droite figure le grand pingouin, 80 cm de haut et 5 kg sur la balance. L'espèce ne volait pas et fut très chassée pour sa chair, ses œufs, ses plumes, jusqu'à disparaître complètement au XIXème siècle (en 1840 en Grande-Bretagne, et définitivement en 1844 en Islande).


Et le plus petit de la bande, tout à gauche, c'est le mergule ! 20 centimètres pour 150 grammes seulement ! Une petite tache blanche au-dessus de l’œil et quelques fines plumes blanches sur l’aile en termes de coquetterie.


Comme tous les oiseaux marins, les mergules passent l'essentiel de leur vie en mer et ne reviennent à terre que pour la saison de reproduction, au printemps. Ils nichent dans l’Arctique (Groenland, Svalbard, Russie) dans de grands éboulis rocheux, dont ceux autour de "notre" petite cabane rouge. Depuis celle-ci, nous ne pouvons voir que des vols au niveau des crêtes et entendre quelques sons assourdis. Il nous faut donc monter une rude petite grimpette pour les voir de plus près.


Et là... le spectacle est saisissant...

4 août, 2h du matin (en vrai, il fait moins sombre !)


Les premières impressions sont d'abord celles de multitude (c’est vrai qu’ils sont quand même plusieurs centaines de milliers par ici !!), et aussi de mouvement, d’activité permanente, avec ces grands vols circulaires. Et puis il y a le le bruit, omniprésent, qu'il s'agisse de cris en vol ou de discussions de voisinage à terre. Egalement la bonne odeur (c'est tout à fait subjectif, bien sûr) typique des colonies d’oiseaux marins.



Précisons pour terminer ce portrait que les mergules ne sont pas farouches. On peut, en allant doucement, les approcher de tout près !





[prochain épisode] La science d'abord !

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