Bonjour à toutes et à tous ! De retour d’une 3ème mission scientifique au Groenland, j’avais envie de vous faire partager cette extraordinaire expérience à travers un blog en 10 épisodes. Écrits et publiés à posteriori (Internet n’est pas encore parvenu jusqu’à notre cabane reculée), mais s’appuyant sur mes notes de voyage quotidiennes et illustrés de photographies de l’année, ces épisodes paraîtront chaque vendredi sur mon site Internet - vous pouvez vous abonner ! Blog | VM photo nature - et seront relayés sur mes pages Facebook et Instagram.
fjord Vejle (4h du matin le 4 août)
PREMIER ÉPISODE (1/10) : PLANTONS LE DÉCOR !
Direction le Groenland, plus grande île du monde (2,2 M km² soit 4 fois la surface de la France) et pays constitutif du royaume du Danemark (à l’autonomie renforcée en 2009), couvert aux ¾ par une épaisse calotte glaciaire, et particulièrement peu peuplé (57.000 habitants seulement). Et plus précisément direction sa côte Est, "à mi-hauteur" disons. 70°44'N : au nord de l’Islande, au sud du Spitzberg. Mes deux collègues et moi y arrivons par avion depuis l’Islande, le 13 juillet. Survol du grand fjord Scoresby, le plus vaste du monde, passage à proximité du village d’Ittoqqortoormiit (nous y reviendrons dans un prochain épisode, entraînez-vous pour l’orthographe), atterrissage sur la piste en terre battue de Constable Point, puis trajet en hélicoptère jusqu’à notre destination finale : Kap Høegh / Ukaleqarteq. Les cartes mentionnent à la fois le nom danois et le nom groenlandais, qui signifie d’ailleurs… "l’endroit où il y a des lièvres" (là aussi nous y reviendrons).
vue à 180° depuis la colonie : fjord Kolding à g., fjord Vejle à d.
Les paysages de cette côte est sont à la fois beaux et rudes, essentiellement minéraux, des chaînes de montagnes successives, entrecoupées de glaciers et de fjords (autrement dit d’anciennes vallées glaciaires). La plupart des glaciers groenlandais proviennent de la calotte centrale, dont l’épaisseur moyenne de glace est de 1600 mètres, et qui culmine à 3367 mètres d’altitude. La Terre de Liverpool sur laquelle nous nous rendons est quant à elle séparée de cette calotte centrale, et ses sommets rocheux dentelés s’élèvent jusqu’à 1430 mètres.
Côté mer, en été, les paysages sont extrêmement changeants, en fonction de la quantité de banquise, de l’aspect plus ou moins remanié de celle-ci, du vent, de la marée, des courants marins… avec en particulier un tapis roulant géant, convoyant d’énormes quantités de galettes de glace en provenance de l’océan Arctique, dont la banquise casse en début d’été. D’une année à l’autre, le paysage diffère, en fonction notamment de la date à laquelle les fjords adjacents (Vejle au nord, Kolding au sud) se libèrent de leur glace de surface. Et puis même d’un jour à l’autre, d'une heure à l'autre, le paysage peut se révéler extrêmement mouvant, comme l’illustrent les time-lapses réalisés en 2015 et visibles sur mon site Internet : Grand Nord | VM photo nature
fjord Kolding à 10 jours d'intervalle (20/07 et 01/08)
La météo est elle aussi variable d’une année à l’autre, certains étés sont pluvieux et ventés, comme en 2020, d’autres plus stables et ensoleillés, comme cette année. Quoi qu’il en soit, au vu la latitude, il fait relativement frais, autour de 5°C. Et chose importante : en juillet, le jour est permanent !
écharpe de brume matinale au-dessus de la cabane (20/07)
[prochain épisode] Un oiseau totalement méconnu : le Mergule nain
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