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Photo du rédacteurValère

Bon, et les ours polaires dans tout ça ?


« C’est bien gentil toutes ces histoires de mergules, mais est-ce que vous avez vu des ours ?? Devoir attendre jusqu'au septième des dix épisodes de ce blog pour avoir une réponse à cette simple question, n'est-ce pas tout de même exagéré ? », pourriez-vous me dire...


Bon, commençons par une photo façon paparazzi pour Voici ou Closer, pixelisée à souhait :

« Samedi 22 juillet. Jour de repos. Grosse affluence de phoques posés sur la banquise, j’en compte jusqu’à 80. Vers 15h, nous partons en balade dans les montagnes, vers le lac. A l’occasion d’une des pauses en cours de montée, Julie spotte une tache blanche au niveau de la cabane. Y a-t-il une planche sur la cabane à cet endroit-là ? Hmmm… en effet non ! c’est un ours qui inspecte les lieux, dressé à la fenêtre de la cuisine !! Il fait le tour de la cabane, va voir la réserve [photo], avant de s’éloigner sur la neige et la glace du côté de la baie sud (on ira observer au retour les grosses traces de pattes à l’endroit… où on prélève la neige pour l’eau). Un peu inquiétant de le voir traîner autour de la cabane : nous allons redoubler de vigilance. Et puis on s’imagine quelle aurait été notre réaction si nous étions restés à la cabane : un face à face à la fenêtre de la cuisine ? une rencontre inopinée en photographiant le groupe de bernaches ? »

Une semaine plus tard, ce sont d'autres traces d'ours que nous découvrons inopinément sur la plage, dans le sable, parmi les multiples traces de renards polaires, de bernaches nonnettes, et d'hommes :



Bref, Nanoq est là, c'est son domaine. Et c'est paradoxal : à la fois, nous avons très envie de voir cet emblème de l'Arctique, de ressentir cette émotion, et à la fois, l'ours représente un danger potentiel chaque fois que l'on sort, d'où notre vigilance permanente et le fait que nous trimbalons toujours un fusil avec nous. Mesurant 2 à 3 mètres de long, et pouvant atteindre 300-350 kg pour les femelles et jusqu'à 600 kg pour les mâles, l'ours blanc peut en effet, dans certaines situations, s'attaquer à l'homme, même si son régime alimentaire normal est essentiellement constitué de phoques, et en particulier de phoques annelés, ou phoques marbrés, à raison de 50 à 75 par an.



Et puis, et puis, vient le 31 juillet...

« Lundi 31 juillet. Avec Julie nous équipons 2 oiseaux de GPS […]. Alors que nous nous apprêtons à remballer pour aller faire le tour poussins, plusieurs appels consécutifs de Greg au talkie : il a spotté une ourse et ses deux oursons en train de nager dans la baie sud (Ursus maritimus porte bien son nom, c'est un excellent nageur). Trois troncs de bois flotté clair [en bas à gauche sur la photo] qui avancent à bonne allure en direction de la cabane, autour de laquelle ils tournent, pour une inspection en règle, avant de poursuivre leur route vers le nord. »
« Les 3 ours grimpent sur les blocs de banquise depuis la mer, sautent entre deux plaques (même si le deuxième jeune, à un moment, glisse en arrière et se retrouve à l’eau, avant de contourner l’obstacle), se mettent sur le dos dans la neige, s’y roulent, les quatre fers en l’air, glissent sur le ventre, aussi, et régulièrement la mère se retourne vers ses petits, dont l’un notamment traîne parfois en chemin. »

Comme vous le voyez sur les photos, les "petits" sont déjà grands ! Rappelons que la femelle met bas en plein hiver arctique et en pleine hibernation, début janvier, dans une tanière de neige. Les nouveaux nés, au nombre d'un à trois (deux en général), sont aveugles et sourds, et ne pèsent alors que 500-600 grammes. Grâce au lait maternel riche en graisse, ils prennent du poids, pour atteindre une dizaine de kilos à leur sortie au grand air fin mars/début avril. Les femelles sortent alors d'une période de jeûne de 4 à 5 mois. A la fin de leur premier été, toujours allaités, les petits atteignent une cinquantaine de kilos. Leur sevrage n'intervient qu'à l'âge de deux ans et demi.


« Bref, une magnifique observation, longue, depuis notre observatoire surélevé, en sécurité. En mer, à terre, sur la banquise (suivis longtemps dans les jumelles), leur vie d’ours à l’état brut, juste perturbée par quelques odeurs autour de la cabane😉 EXTRAORDINAIRE MOMENT ! »

« Après le tour poussins, nous passons voir les traces des trois ours sur la banquette de neige attachée à la plage devant la cabane. »



Et voici pour terminer deux vidéos de cette observation mémorable :






[prochain épisode 8/10] Un autre mammifère à poils blancs nommé ukaleq

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